La crise des réfugiés soudanais pousse l’est du Tchad à un « point de rupture » (ONU)

dknews
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L’arrivée massive de réfugiés fuyant la guerre au Soudan pousse l’est du Tchad « à son point de rupture », a alerté vendredi le responsable de la coordination humanitaire pour l’ONU dans ce pays.
« Le Tchad est en crise, et l’est du Tchad atteint son point de rupture », a affirmé François Batalingaya lors du point presse régulier de l’ONU à Genève.
Par visioconférence depuis N’Djamena, il alerte sur une énième « catastrophe humanitaire » qui « se déroule dans l’une des régions du monde les plus fragiles et les plus exposées aux caprices du climat ».
Depuis avril 2023, le Soudan connaît une guerre sanglante entre l’armée régulière soudanaise et les Forces de Soutien Rapide (FSR).

Ce conflit a plongé le pays dans l’une des plus graves crises humanitaires au monde, obligeant plus de quatre millions de Soudanais à le fuir.
Parmi ces déplacés, « plus de 850.000 réfugiés soudanais ont traversé la frontière pour se rendre au Tchad », rejoignant les 400.000 qui s’y trouvaient déjà, précise le responsable.
Le conflit pèse un peu plus sur un Tchad déjà en proie à une « insécurité alimentaire » depuis six ans.
Face à l’approche de la période de soudure (la période juste avant les premières récoltes et où le grain de la récolte précédente est épuisé), le responsable de l’ONU prévient que « 3,3 millions de personnes auront du mal à se nourrir ».
Soit cinq fois plus qu’au début de la décennie.
« Une augmentation stupéfiante », souligne M. Batalingaya.
Le coordinateur de l’ONU se félicite que « malgré ses propres défis, le Tchad ait maintenu ses frontières ouvertes ».
Mais actuellement ce sont « 2.000 » réfugiés soudanais qui arrivent chaque jour, au poste frontière de Tine, s’inquiète M.Batalingaya, soulignant que « l’hospitalité de longue date du Tchad est soumise à une pression extrême ».
Cet afflux de réfugiés se produit alors que les camps où ils sont censés s’installer sont déjà saturés.
« Nous n’avons plus d’argent pour créer un camp de réfugiés », déplore le coordinateur humanitaire.
Avant cet afflux du Soudan, « près d’un million de personnes dans l’est du Tchad avaient déjà un besoin urgent d’aide humanitaire », souligne-t-il.
Dorénavant, ces personnes « partagent le peu qu’elles ont – nourriture, eau et espace – avec ceux qui fuient la guerre ».
A ses yeux, l’urgence ne concerne « pas seulement des réfugiés – il s’agit aussi des communautés tchadiennes qui les accueillent ».
Le choléra risque d’ajouter à la misère.
Il a été détecté à El Geneina au Soudan, à seulement 10 kilomètres d’Adré, « l’épicentre de la crise des réfugiés » au Tchad, avertit M.Batalingaya, qui souligne qu' »une éventuelle épidémie pourrait être dévastatrice ».

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