Au moins 2.500 personnes ont été évacuées depuis vendredi dans diverses villes de la province de Buenos Aires après des inondations provoquées par des pluies intenses ces derniers jours, ont indiqué samedi les autorités provinciales. Les pluies quasi-ininterrompues, près de cinq fois la normale locale en mai, ont fait déborder rivières et fossés, coupant une demi-douzaine d’axes routiers et submergeant des champs dans cette zone de pampa (plaine) sans relief. Elles ont aussi inondé des rues en grande banlieue de Buenos Aires.
Aucune victime n’a été signalée samedi, tandis que des sources du gouvernement provincial faisaient état à des médias d’environ 2.500 évacués, nombre d’entre eux de leur propre initiative dès vendredi soir, dans divers secteurs du nord de la province. Un nombre « en changement permanent », a-t-on toutefois précisé de même source, entre les évacués, auto-évacués, passés, ou pas, par les refuges établis dans des clubs ou salles de sport, ou partis chez des tiers. Dans la matinée, le gouvernement provincial a annoncé avoir déployé quelque 300 agents entre pompiers, protection civile et police, avec l’appui de barques, bateaux pneumatiques et kayaks.
Dans les villes de Campana et Zarate, à 80 et 90 km au nord de Buenos Aires, la pluie, quasi-incessante depuis vendredi matin, devait après un bref répit samedi regagner en intensité dans la nuit, selon les prévisions météo. « On a eu un total de 425 mm ces dernières 24 heures, c’est de la folie, on n’avait jamais vu ça », avec des zones où l’eau est « au-dessus des épaules », a déclaré à Emiliano Riberas, coordinateur des urgences à Zarate. A Campana, plusieurs familles ont dû passer une partie de la nuit sur leur toit dans l’attente des secours, pour échapper à leur maison inondée. Le volume de précipitations depuis vendredi a dépassé celles recensées début mars à Bahia Blanca (600 km au sud de Buenos Aires), où pluies torrentielles et inondations avaient fait 18 morts, a souligné le ministre de Sécurité provincial Javier Alonso. Selon la météorologue Cindy Fernandez, la norme en mai dans cette partie du pays se situe « autour de 70, 80 mm d’eau pour tout le mois. Là, ça a quintuplé ».