L’Université de Tissemsilt accueille, ce lundi, la deuxième édition du Colloque international consacré à la figure d’Ahmed Benyahia El Wancharissi, sous le thème : « Héritage intellectuel et dimensions religieuses, politiques et sociales en Algérie et dans le monde islamique ».
Un événement académique de haut niveau qui vise à réhabiliter la mémoire de ce grand érudit algérien. Organisé par l’université de Tissemsilt — qui porte le nom du savant — en partenariat avec l’université d’Oran 2 Mohamed Benahmed et le Haut Conseil Islamique (HCI), le colloque réunit pendant deux jours des chercheurs et universitaires d’Algérie et de l’étranger, en présentiel et à distance.
Lors de l’ouverture du colloque, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a lancé un appel vibrant à la communauté universitaire.
Il a exhorté les chercheurs à approfondir l’étude des savants algériens, citant notamment l’importance de l’œuvre d’El Wancharissi, dont le célèbre ouvrage Al-Mi’yar constitue une référence majeure du fiqh malikite.
« Nous devons faire des érudits algériens des repères pour les générations futures, dans un monde musulman aujourd’hui confronté à des défis multiples menaçant sa religion et sa doctrine », a-t-il affirmé.
Le ministre a également plaidé pour une action concertée entre universités, médias et acteurs de la mémoire nationale afin de renforcer la valorisation du patrimoine intellectuel et historique de l’Algérie.
« Chaque parcelle de cette terre bénie est porteuse de l’histoire d’un martyr, d’un héros, ou d’un savant », a-t-il souligné.
Un héritage à redécouvrir
De son côté, le wali de Tissemsilt, Fethi Bouzaid, a rappelé que le legs d’Ahmed Benyahia El Wancharissi dépasse le cadre religieux.
Originaire de la région de l’Ouarsenis et actif notamment à Tlemcen, El Wancharissi a laissé une empreinte profonde dans les domaines de la pensée islamique, du droit, ainsi que dans la réflexion sociale et politique du monde musulman.
Les communications du colloque se penchent sur l’influence de ce penseur, aussi bien dans la jurisprudence malikite que dans les dynamiques intellectuelles de son époque.
Des experts explorent ainsi la portée de ses écrits dans la structuration des sociétés musulmanes.
Ce rendez-vous scientifique illustre la volonté des institutions académiques algériennes de renouer avec leur patrimoine intellectuel. Les organisateurs espèrent, à travers cet événement, promouvoir une recherche académique nationale fondée sur des figures emblématiques, à l’image d’El Wancharissi.
La deuxième édition de ce colloque se veut donc un jalon supplémentaire vers la reconnaissance du rôle des savants algériens dans l’histoire universelle de la pensée islamique.
A. M.
