L’ONG Amnesty International s’inquiète du sort du docteur Hussam Abu Safiya, « torturé, affamé et battu » par l’armée sioniste qui l’avait arrêté en décembre 2024.
Près de quatre mois plus tard, les nouvelles ne sont pas bonnes.
En effet, Budour Hassan, chercheuse spécialisée chez Amnesty International, s’alarme de son état et affirme que « le docteur Hussam a été interrogé principalement sur le fait qu’il a prétendument soigné des prisonniers de guerre et qu’il sait où ils sont ».
Directeur de l’hôpital Kamel Adwan à Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, ce pédiatre quinquagénaire a été arrêté par l’armée d’occupation sioniste après le siège de plusieurs jours imposé à son établissement puis sa destruction.
Malgré les bombardements et la présence de l’armée d’occupation autour de l’établissement hospitalier, il avait refusé de quitter son poste.
Ses appels désespérés à sauver son hôpital, diffusés sur les réseaux sociaux, et sa détermination à rester coûte que coûte avaient largement circulé dans la presse internationale.
Aujourd’hui, le docteur Hussam Abu Safiya est détenu dans une prison militaire sioniste, selon son avocat.
L’ONG Amnesty International alerte sur son cas, ainsi que sur celui de dizaines de soignants palestiniens détenus et, pour certains, torturés dans les prisons de l’entité sioniste.
Toujours selon son avocat, le docteur Hussam Abu Safiya a « été torturé, affamé et battu ».
Son cas n’en est qu’un parmi tant d’autres.
« Le personnel médical est torturé de façon spécifique parce qu’il opère dans le secteur de la santé.
Plusieurs médecins et employés du secteur nous ont dit qu’on leur a clairement demandé s’ils étaient médecins et que le fait de répondre par l’affirmative a fait redoubler les coups », s’inquiète Budour Hassan.
Depuis le 7 octobre 2023, au moins 184 médecins et infirmiers de Ghaza sont détenus ou portés disparus, selon Amnesty International.
Ghaza: un collectif d’ONG alerte sur la menace d’un « effondrement total » de l’aide humanitaire
L’aide humanitaire à Ghaza est « menacée d’un effondrement total » en raison du blocus imposé par l’entité sioniste sur l’entrée de cette aide depuis le 2 mars, alertent douze importantes ONG dans un communiqué commun.
« Laissez-nous faire notre travail », exhortent les représentants de Médecins du Monde, Oxfam et du Norwegian Refugee Council (NRC) et d’autres ONG qui disent faire face à « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ».
Pratiquement toutes les ONG ont dû suspendre ou très fortement réduire leur aide dans le territoire palestinien depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars par l’entité sioniste, soulignent ces organisations qui citent un sondage réalisé auprès de 43 ONG apportant de l’aide à Ghaza.
« Chaque habitant de Ghaza dépend de l’aide humanitaire pour survivre.
Cette ligne de vie a été complètement coupée depuis que les autorités (sionistes) ont imposé un blocus sur l’entrée de l’aide le 2 mars », écrivent-elles.
« Nous avons des fournitures prêtes.
Nous avons du personnel médical formé.
Nous disposons de l’expertise nécessaire.
Ce qui nous manque, c’est l’accès – ou la garantie par les autorités (sionistes d’occupation) que nos équipes peuvent faire leur travail en toute sécurité », ajoutent-elles.
Quelque 400 travailleurs humanitaires et 1.300 personnels de santé ont été tués depuis octobre 2023 à Ghaza, rappellent ces ONG en citant un bilan de l’ONU.
« Nous appelons toutes les parties à garantir la sécurité de notre personnel et à permettre l’accès sûr et sans entrave de l’aide à Ghaza par tous les points d’entrée, et nous demandons aux dirigeants mondiaux de s’opposer à toute nouvelle restriction », demandent-elles.
Selon le ministère de la Santé à Ghaza, au moins 1.691 Palestiniens sont tombés en martyrs depuis le 18 mars, portant à plus de 51.000 le nombre de martyrs à Ghaza depuis le début de l’agression sioniste génocidaire, il y a 18 mois, contre l’enclave palestinienne.