ALGERIE – Italie : L’Italie en passe de devenir le principal partenaire agricole de l’Algérie « Après l’énergie, une alliance stratégique se dessine dans l’agriculture »

dknews
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Après avoir consolidé sa position de premier client du gaz algérien et partenaire majeur dans le secteur énergétique via la société ENI, l’Italie semble désormais déterminée à s’imposer comme le principal partenaire agricole de l’Algérie. Une série de projets agricoles d’envergure, notamment dans le sud du pays, illustre cette ambition, couvrant les domaines de la culture des céréales, des légumineuses, de la production de viande rouge et de lait.

Un partenariat énergétique toujours solide

En 2024, l’Algérie a maintenu sa position de principal fournisseur de gaz naturel pour l’Italie, avec un volume de 21,1 milliards de mètres cubes exportés, représentant 34 % de la demande italienne, malgré un léger recul par rapport à 2023. Cette relation énergétique s’appuie principalement sur le gazoduc Enrico Mattei, qui relie les deux pays via la Tunisie. Le PDG d’ENI, Claudio Descalzi, a récemment annoncé un plan d’investissement de près de 8 milliards de dollars en Algérie, visant le développement des énergies renouvelables, du gaz, et de l’hydrogène vert. Parmi les projets en discussion figure également la création d’un câble sous-marin pour exporter l’excédent d’électricité algérienne vers l’Europe, ainsi qu’un corridor énergétique pour l’hydrogène reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.

Des projets agricoles inédits dans le sud algérien

Sur le plan agricole, la coopération se renforce avec la mise en œuvre de projets pionniers. Le plus emblématique est celui de la société italienne BF Bonifiche Ferraresi, qui développe une exploitation agricole de 36 000 hectares à Timimoun, ce projet est destiné à la production de blé, lentilles, haricots secs et pois chiches, ainsi qu’à la culture des oléagineux comme le soja, Ce projet, d’une valeur totale de 420 millions de dollars, contribuera au renforcement de la production nationale de céréales et de légumes secs, à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à travers l’exportation des pâtes alimentaires, mais aussi à la création de plus de 6.700 emplois. À la faveur de l’avancée du projet, la même société a exprimé son intention d’étendre ses investissements à l’élevage bovin, à la production de viande, puis à celle de lait. Ce projet intégré, alliant agriculture, élevage et transformation, vise à positionner l’Algérie comme un acteur régional dans l’agro-industrie.  Dans le cadre du plan Mattei du gouvernement italien à destination de l’Afrique, un centre de formation, de recherche et d’innovation agricole est également en cours de réalisation à Sidi Bel Abbès.

Une dynamique soutenue par une convergence politique

Pour les analystes, cette intensification de la coopération est le fruit d’un alignement politique entre Alger et Rome. Selon un professeur et économiste, que ces investissements s’inscrivent dans une logique de partenariat stratégique, initiée par des échanges bilatéraux de haut niveau. Même son de cloche du côté d’un autre l’expert économiste , qui note un intérêt grandissant des entreprises italiennes pour les ressources agricoles du sud algérien, en particulier à Timimoun. Selon lui, l’Italie, grâce à son savoir-faire reconnu en agro-industrie, est bien positionnée pour accompagner l’Algérie dans sa quête d’autosuffisance alimentaire.

Vers un partenariat global et durable

Avec l’essor de ces projets agricoles et énergétiques, l’Italie renforce son statut de partenaire stratégique global de l’Algérie. Une évolution qui pourrait transformer durablement la relation entre les deux pays, en s’appuyant sur une complémentarité économique et des intérêts communs dans des secteurs clés pour l’avenir.

ABED  MEGHIT

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