27e Sila : La production éditoriale prolifique,un « bon » indicateur d’un lectorat amazigh « appréciable » (HCA)

dknews
8 Min Read

La production littéraire régulière et en quantité d’ouvrages en langue amazighe et la présence d’éditeurs spécialisés, sont un indicateur « encourageant » de l’existence d’un lectorat « appréciable » et en évolution continue, a indiqué samedi à Alger le Secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA).

S’exprimant lors d’une rencontre sur « l’Amazighité et le livre », en marge du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila), Si El Hachemi Assad a soutenu que « la publication, en quantité, de nouveaux ouvrages en tamazight dans divers domaines et la présence d’éditeurs spécialisés reflètent l’existence d’un lectorat dans cette langue nationale et officielle, introduite dans le système éducatif depuis 25 ans ».


Saluant les efforts des écrivains et éditeurs ainsi que l’engagement des institutions étatiques à soutenir la promotion de cette langue à travers notamment l’édition, les séminaires, les salons et le Prix du président de la République pour la langue et la culture amazighe, M. Assad a assuré que « le lectorat amazigh ne peut être mis en doute », d’autant que cette langue est préservée par la Constitution. Insistant sur la nécessité de l’élaboration de sondages sur le lectorat dans une « perspective purement académique », M. Assad estime que l’étude du lectorat en tamazight consiste d’abord à connaitre les « données quantitatives et qualitatives » de ce lectorat, car, a-t-il poursuivi, « le lectorat ne se limite pas uniquement au nombre de personnes » qui lisent activement dans une langue particulière. Pour sa part, Imazarène Moussa, enseignant universitaire spécialisé en linguistique, a présenté les « résultats partiels » d’une étude sur lectorat en langue amazighe, relevant que ce sondage vise notamment à dresser un état des lieux quantitatif sur le lectorat en tamazight, dans toutes ses variantes.


Evoquant les défis numériques relatifs à la lecture en tamazight, l’universitaire Yacine Zidane, a présenté un exposé sur la plate-forme numérique « Adlis », dédiée exclusivement aux livres amazighs. Avec 350 titres dans divers domaines notamment la littérature, la linguistique, l’histoire et le patrimoine, cette plate-forme, offre un accès libre aux ouvrages et à la culture amazighe, en plus des traductions d’œuvres universelles vers Tamazight, a-t-il détaillé. Lancée il y a un mois, « Adlis » offre également accès à une quarantaine de lexiques et dictionnaires spécialisés tels que l’informatique, l’électrotechnique et les sciences de la terre, a précisé ce chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur tamazight.
Le 27e Sila se poursuit jusqu’au 16 novembre, au Palais des expositions des Pins Maritimes, avec un programme spécial consacré au 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954, en plus des rencontres-débats sur de nombreux sujets liés à la littérature, au patrimoine, à l’histoire et au cinéma. Des activités culturelles et littéraires, des séminaires et des soirées de poésie dédiées à la Palestine sont également programmés, en solidarité avec le peuple palestinien, en plus des activités sur la littérature africaine ainsi que sur la cause sahraouie.

Grande affluence du public au stand sahraoui

Le stand de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la 27e édition du Salon international du livre (SILA) au niveau du Palais des Expositions (Pins Maritimes) à Alger connaît une grande affluence du public venu découvrir un large éventail d’ouvrages d’auteurs sahraouis. Les publications et ouvrages exposés ont attiré un public varié dont des visiteurs algériens, arabes et étrangers, venus découvrir les titres présents reflétant les différentes étapes de la lutte sahraouie contre l’occupation marocaine.


« Depuis l’ouverture du Salon, le stand accueille de nombreux visiteurs. Plusieurs ouvrages exposés ont suscité l’intérêt des lecteurs algériens venus découvrir les différentes publications des écrivains sahraouis dans les domaines des études, de la pensée politique, de l’autobiographie, de la nouvelle, de la poésie, du roman, et autres », a déclaré à l’APS, Soumeya Abdallah, responsable du stand.
« Le stand reçoit également des chercheurs universitaires et des étudiants à la recherche de nouvelles références pour leurs travaux de recherche et leurs mémoires sur la question sahraouie », a-t-elle précisé. « Ces ouvrages mettent en avant le combat et la résistance du peuple sahraoui face aux tentatives de l’occupant marocain visant à effacer son identité et ses spécificités culturelles », ajoute Mme Abdallah.


L’intérêt que porte les Algériens au stand sahraoui reflète le lien fort unissant les peuples algérien et sahraoui, a-t-elle dit, précisant que le salon constitue une occasion pour faire découvrir, par le livre, aux exposants participant au salon venus de différents pays, la question sahraouie et les souffrances qu’endurent les détenus sahraouis dans les geôles marocaines. La même intervenante, qui est également directrice de la préservation du patrimoine et de la documentation au ministère de la Culture sahraouie, a expliqué que la participation de la RASD au SILA 2024 se traduit par « une exposition au public des visiteurs du salon d’une variété de livres comprenant 55 titres, parmi lesquels des nouveaux titres ou des ouvrages réimprimés, issus des publications du ministère de la Culture sahraouie, outre des ouvrages issus d’une publication commune entre le ministère de la Culture et des Arts algériens et son homologue sahraoui, ainsi que des maisons d’édition algériennes ».


Elle a également mis en lumière les mémoires de la militante sahraouie et ancienne prisonnière des geôles de l’occupation marocaine, Mme Fatima El Ghali Moulay Ahmed Mili, décédée récemment, publiées sous le titre « 16 ans dans l’enfer d’Agdez et de M’gouna » par l’Union des journalistes, écrivains et auteurs sahraouis, des mémoires « reflétant ses souffrances et les violations qu’elle a subies pendant sa période d’emprisonnement ».
Parmi les titres également présentés au stand, se trouvent le recueil de poésie « Les gloires d’un peuple » du poète Houcine Ibrahim, le roman « Awtad Al Ard … Alholm Al harib » de Mustapha Al-Kettab, ainsi que « Un poème pour la vie… mémoires d’un journal intime d’un prisonnier politique » de Saïd El Belal, en plus de « L’organisation avant-gardiste pour la libération du Sahara… de la fondation au crime de l’Espagne » de Hamdi Yahdih. La 27e édition du SILA se poursuit jusqu’au 16 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (SAFEX), avec la participation de 1007 maisons d’éditions issus de 40 pays, dont 290 éditeurs algériens, présentant plus de 300.000 titres.

Share This Article
Leave a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *