HISTOIRE Guerre d’Algérie : Révélations sur l’Usage d’Armes Chimiques par l’Armée Française

dknews
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Une nouvelle page sombre de la guerre d’Algérie (1954-1962) vient d’être mise au jour. Selon l’historien français Christophe Lafaye, l’armée française aurait mené 450 opérations impliquant des armes chimiques entre 1957 et 1959.
Ces révélations, publiées sur le site d’information actu.fr, soulèvent des questions cruciales sur le nombre de victimes et l’ampleur réelle de ces attaques.
Les recherches de Christophe Lafaye indiquent que ces opérations se seraient principalement déroulées en Haute-Kabylie et dans les Aurès, régions alors considérées comme des bastions de la résistance algérienne. Ces découvertes viennent s’ajouter aux accusations déjà portées contre la France concernant ses 17 essais nucléaires réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966.
Toutefois, si l’historien a pu retracer l’existence de ces opérations, il souligne que de nombreux documents restent inaccessibles. L’ouverture des archives militaires demeure un enjeu central, car elle permettrait d’évaluer précisément le nombre de victimes et d’identifier les personnes disparues.
Selon Christophe Lafaye, l’usage de ces armes chimiques n’était pas un acte isolé, mais bel et bien une stratégie militaire délibérée. Il affirme avoir retrouvé des documents prouvant que Maurice Bourgès-Maunoury, ministre sous l’IV République, avait signé l’autorisation d’emploi de ces armes.
De plus, il met en cause le général Charles Ailleret, considéré comme un acteur clé dans cette politique. Ce dernier, fervent partisan de l’utilisation des avancées scientifiques dans la guerre, aurait contribué à l’introduction des armes chimiques en Algérie.
Parmi les substances employées, l’historien mentionne un gaz baptisé CN2D, un mélange mortel de cyanure (CN), d’arsenic (DM) et de kieselguhr, une terre siliceuse facilitant la dispersion des toxines.
L’inhalation de ce gaz dans des espaces clos, comme les grottes où se réfugiaient les combattants algériens, entraînait une mort rapide et inévitable. Ces révélations surviennent dans un contexte déjà tendu entre l’Algérie et la France. Depuis plusieurs mois, les relations diplomatiques connaissent des turbulences, et ces nouvelles accusations risquent d’aggraver la situation.
Si Christophe Lafaye insiste sur la nécessité d’ouvrir les archives pour faire toute la lumière sur ces faits, il reste à voir si les autorités françaises accepteront de lever le voile sur cet aspect méconnu de la guerre d’Algérie.
L’enjeu dépasse le simple cadre historique : pour les familles des victimes et les chercheurs des deux rives de la Méditerranée, il s’agit d’un combat pour la vérité et la mémoire.
A. MEGHIT

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