Cancer colorectal : Le régime végétarien diminue le risque

dknews
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Qui dit régime végétarien dit baisse du risque de cancer colorectal, affirme une nouvelle étude scientifique américaine. Le régime végétarien associé au fait de manger du poisson et des crustacés diminuerait le risque de 43%.

Alors que le mois de « mars bleu » consacré au dépistage du cancer colorectal bat son plein en France, une étude scientifique publiée dans la revue Internal Medicine s’intéresse au bénéfice d’un régime végétarien sur le risque de ce cancer.
Selon ses résultats, supprimer la viande de son assiette permettrait ainsi de diminuer le risque de cancer colorectal de 22%.
Pendant sept ans, les chercheurs de la Loma Linda University de Californie (Etats-Unis) ont suivi 77 659 personnes, végétariennes ou non. A la fin du suivi, 380 participants avaient contracté un cancer du côlon, et 110 un cancer du rectum. Le régime alimentaire de chaque participant a ensuite été renseigné par questionnaire, en différenciant les omnivores de plusieurs types de végétarisme (végétalisme, lacto-ovo végétarisme, pesco-végétarisme et semi-végétarisme). Après cela, les scientifiques ont calculé le risque de cancer colorectal en fonction du régime privilégié.
Résultats : le végétarisme diminuerait le risque de développer un cancer colorectal de 22%. En revanche, il existe des variations de ce risque selon le type de régime végétarien suivi. Ainsi, le végétalisme excluant les œufs et les produits laitiers réduirait le risque de 16%, là où le pesco-végétarisme contenant du poisson et des crustacés réduit le risque de 43%. Si l’on souhaite réduire au maximum sa probabilité de cancer colorectal, mieux vaudrait donc oublier la viande au profit des légumes et des produits de la mer.
Si cette étude permet simplement de révéler un lien de corrélation, elle souligne tout de même l’importance d’un régime équilibré pauvre en graisses animales notamment.
« On sait déjà que le poisson avait des effets plus prononcés que la viande blanche, elle-même plus bénéfique que la viande rouge, mais aujourd’hui cela ne fait pas encore partie des conseils diététiques pour réduire le risque de cancer colorectal, qui se limitent à manger cinq fruits et légumes par jour, éviter les graisses saturées et faire une demi-heure de sport par semaine », explique Michel Ducreux, chef de service de gastro-entérologie de l’Institut Gustave Roussy au micro de Metronews.
En préventif, comme une fois la maladie déclarée, faire attention à son alimentation en réduisant sa consommation de viande n’aurait a priori que des bénéfices, tant que le régime n’est pas carencé, précise le spécialiste. Cependant, il faut garder en mémoire que le risque de cancer colorectal n’est pas uniquement associé au régime alimentaire, il dépend aussi des facteurs génétiques par exemple.
Rappelons que chaque année, le cancer colorectal touche près de 42 000 personnes et cause plus de 17 500 décès. Pourtant, lorsqu’il est détecté tôt, il peut se guérir dans 9 cas sur 10.

êtes-vous une personne à risque ?

Le cancer colorectal, ou cancer du côlon, reste encore en France un cancer méconnu et trop souvent tabou. Pourtant, en 2012, il a touché plus de 42000 personnes supplémentaires en France. L’opération Mars bleu est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage.
Le paradoxe du cancer colorectal, ou cancer du côlon, tient en deux chiffres : c’est le 2e cancer le plus meurtrier mais c’est aussi un cancer qui guérit dans 90% des cas… s’il est détecté tôt. Et c’est là tout l’enjeu de ce Mars bleu, le mois du cancer colorectal. A l’image d’Octobre rose, qui a permis aux femmes de comprendre l’enjeu du dépistage du cancer du sein, les autorités sanitaires aimeraient que chaque année, en mars, les personnes de plus de 50 ans qui ne sont pas encore fait dépister, aborder le sujet du cancer du côlon avec leur médecin traitant.
Avec 42 000 nouveaux cas en 2012 et plus de 17 500 décès, le cancer colorectal reste en France le 3ème cancer le plus fréquent et le 2ème plus meurtrier. La lutte contre ce cancer constitue donc un enjeu de santé publique majeur. Pour le dépistage, les médecins classent leurs patients en trois catégories : les patients à risque moyen (environ 80% des cas de cancer), les patients à risque élevé (15 à 20% des cas de cancer) et les patients à risque très élevé (entre 1 et 3% des cas).
Cancer du côlon : risque moyen ou élevé ?Un patient à risque moyen est une personne âgée de 50 à 74 ans, sans histoire familiale ni antécédent personnel de cancer colorectal ou d’adénome (une tumeur bénigne) et ne présentant pas de symptôme évocateur. Dans ce cas, dans le cadre d’un programme de dépistage, le médecin va proposer de réaliser un test de recherche de sang occulte dans les selles (test au gaïac), éventuellement suivi d’une coloscopie cas de réaction positive à ce test.
Un patient à risque élevé est une personne :

  • qui a eu un cancer colorectal ou un adénome,
  • dont un parent au premier degré (père, mère, frère, sœur, enfant) a été atteint d’un cancer colorectal avant 65 ans ou dont les deux parents ont été atteints d’un cancer du côlon, quel que soit leur âge,
  • atteinte d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), étendue au moment du diagnostic et évoluant depuis plus de 20 ans. Les patients à risque élevé présentent 4 à 10 fois plus de risques de développer un cancer colorectal. La méthode de dépistage préconisée dans leur cas est la coloscopie, dont le rythme de répétition sera déterminé par le gastroentérologue.
    Un patient à risque très élevé est une personne :
  • qui appartient à une famille atteinte de polypose adénomateuse familiale (PAF), une maladie caractérisée par la présence de nombreux adénomes dans le tube digestif,
  • membre d’une famille présentant des cas de cancer colorectal héréditaire non polyposique, également appelé syndrome de Lynch. Dans ce cas, le médecin vous dirigera vers une consultation spécialisée d’onco-génétique et le l’exploration du côlon se fera par une coloscopie utilisant un colorant (chromo-coloscopie) pour améliorer la visibilité des adénomes.
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