Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a appelé à l’arrêt immédiat des hostilités au Soudan du Sud.
Dans un communiqué publié samedi soir, M. Faki a exprimé sa « profonde inquiétude » face à l’escalade des tensions dans le comté de Nasir, dans l’Etat du Nil supérieur du Soudan du Sud.
Les affrontements comprennent une attaque meurtrière contre un hélicoptère des Nations Unies et des violences dans d’autres régions, le tout « constituant une menace pour le processus de paix ». Il a appelé toutes les parties à « la plus grande retenue, à la cessation immédiate des hostilités, au respect des accords de cessez-le-feu et à l’engagement d’un dialogue national », ajoutant que l’UA consulte actuellement les autorités du Sud-Soudan, l’Autorité intergouvernementale pour le développement de l’Afrique de l’Est et d’autres parties prenantes afin de coordonner les efforts visant à désamorcer la crise.
M. Faki a réitéré l’appel lancé par l’UA aux parties sud-soudanaises pour qu’elles mettent pleinement en œuvre l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud.
Vendredi, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a lancé un appel au calme et réaffirmé son engagement pour la paix, peu après l’annonce de 27 morts lors d’une violente attaque contre les forces gouvernementales et d’un hélicoptère de l’ONU dans le comté de Nasir.
M. Kiir a indiqué que les morts, dont celle d’un général de l’armée et le commandant de Nasir, avaient eu lieu vendredi matin lorsque la mission de l’ONU a tenté d’évacuer des soldats sud-soudanais piégés à Nasir à la suite d’affrontements avec l’Armée blanche, une milice locale alliée au Mouvement populaire de libération du Soudan/Armée d’opposition.
Le pays dans une « régression alarmante », selon l’ONU
Le Soudan du Sud est entré dans une « régression alarmante qui pourrait anéantir des années de progrès vers la paix », a estimé samedi Yasmin Sooka, présidente de la commission sur les droits de l’homme des Nations unies au Soudan du Sud.
« Au lieu d’attiser la division et le conflit, les dirigeants doivent se concentrer à nouveau urgemment sur le processus de paix, maintenir les droits humains des citoyens et assurer une transition douce vers la démocratie », a encore dit Mme Sooka, selon un communiqué.
Vendredi, un hélicoptère de l’ONU tentant de secourir des soldats dans l’Etat du nord-est a été ciblé par des tirs. Un membre d’équipage a été tué et deux autres blessés.
Un général de l’armée sud-soudanaise a également été tué lors de la mission de sauvetage échouée, a déclaré vendredi la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).
Les partisans du président Salva Kiir ont accusé les forces de M. Machar d’avoir fomenté des troubles avec l' »Armée blanche », un groupe armé aux contours flous réunissant des jeunes d’ethnie nuer, comme le vice-président.
« Nous assistons actuellement à un retour aux luttes de pouvoir imprudentes qui ont dévasté le pays dans le passé », a aussi déclaré le commissaire Barney Afako dans le communiqué de la Commission des Nations unies.
Dans un communiqué, l’Union africaine (UA) a aussi exprimé samedi son inquiétude au sujet de la situation au Soudan du Sud en appelant à une « fin immédiate des hostilités » dans le pays. L’organisation panafricaine « condamne fermement cette violente escalade » des tensions.