Maroc : Grande colère suite à la visite de journalistes marocains à l’entité sioniste

dknews
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Les réactions sont multipliées via les réseaux sociaux au Maroc pour dénoncer une visite qu’effectue, depuis lundi, un groupe de journalistes marocains à l’entité sioniste, la qualifiant de « normalisation des médias » et de « crime à tous égards ».

Le site d’information marocain Al-Badil.info a écrit à propos de cette visite: « Contrairement au mouvement populaire général au Maroc, qui soutient la cause palestinienne et boycotte tout ce qui a relation avec l’entité sioniste, sur fond de guerre d’extermination qu’elle mène contre le peuple palestinien à Ghaza et contre le peuple libanais, une délégation de journalistes marocains s’est rendue lundi 4 novembre » à l’entité sioniste à l’invitation du dénommé Netanyahu.
Le site internet « Code » avait annoncé auparavant qu’un groupe de huit journalistes marocains des secteurs public et privé comptait se rendre à l’entité sioniste pendant cinq jours. Et mardi, le site d’information Hespress a évoqué aussi cette visite qui a suscité la colère des Marocains, alors que le feu de la colère s’est propagé sur les plateformes de réseaux sociaux à travers des messages mécontents critiquant la voie de « normalisation médiatique » empruntée par certains « professionnels » locaux.
Quant à l’homme politique et militant des droits de l’homme Youssef Bousta, il s’en est pris à la délégation dans une publication dans laquelle il a déclaré : « Une délégation d’Al-Safhajiya Al-Mukharabah se dirige (vers l’entité sioniste) afin d’obtenir des shekels, car le haschisch ne donne plus aucun effet ». Pour ce militant, ces journalistes « pratiquent le sabotage » expliquant ainsi son utilisation du terme « Al-Safhajiya Al-Mukharabah ». De son côté, le militant Hussein Majdoubi a écrit, dans un message sur les réseaux sociaux: « C’est un crime à tous égards » qu’une délégation de journalistes marocains se rende à l’entité sioniste.
Par ailleurs, le groupe +Professionnels des médias marocains pour la Palestine et contre la normalisation+ a dénoncé « avec force » cette visite, au moment où les forces d’occupation sionistes poursuivent leur agression sauvage contre le peuple palestinien, notamment à Ghaza depuis le 7 octobre 2023. Le groupe considère cette démarche comme « une expression flagrante de la détérioration des valeurs humaines au sein de cette catégorie », et « est dépouillé des nobles principes qui devraient caractériser la profession de journaliste ». Les professionnels des médias marocains ont, en outre, réaffirmé leur position « ferme » et « de principe », exprimée par l’écrasante majorité du corps médiatique marocain, et de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme et syndicales, en condamnant et en rejetant « la normalisation avec cette entité criminelle ». Enfin, le groupe a souligné que ces journalistes « ne peuvent prétendre représenter le peuple marocain ou les journalistes marocains ».

Un journal belge raconte le traitement inhumain réservé par le régime du makhzen aux prisonniers d’opinion

Le site d’information belge « entreleslignes.be » est revenu sur le traitement inhumain réservé par le régime du makhzen aux voix dissidentes, à travers un article édifiant qui raconte le calvaire d’un citoyen belgo-marocain incarcéré pendant plusieurs années sur la base de faux renseignements des services secrets marocains. Dans un article paru sous le titre « Le Maroc vu depuis ses prisons », le journal met en lumière « le livre témoignage » de Ali Aarrass, une voie critique du régime du Makhzen.
« Le témoignage est bouleversant et nous apprend beaucoup sur la nature du régime au pouvoir au Maroc : Ali Aarrass, citoyen belgo-marocain, a passé deux ans dans les prisons d’Espagne et dix ans dans celles du Maroc, pays où il n’avait jamais vécu », raconte l’auteure de l’article, Gabrielle Lefèvre. Elle explique que ce citoyen était accusé de trafic d’armes et arrêté par la police espagnole sur la base de faux renseignements, sans doute donnés par les services secrets marocains qui voulaient arrêter un homme trop critique de la répression sanglante de la révolte du pain et de la dignité, dans le Rif marocain. Evoquant comment les autorités espagnoles l’ont livré « clandestinement » aux forces marocaines malgré un jugement en sa faveur, le journal est revenu sur le long calvaire vécu par Ali Aarrass dans les diverses prisons marocaines où s’entassent nombre de suspects de terrorisme, des résistants sahraouis, des contestataires marocains et des criminels de droit commun.
« Les détenus sont livrés à de féroces matons, capables des pires sévices, obligeant ces hommes (et des femmes aussi dont on imagine le sort pire encore) complètement démunis à vivre dans des conditions inhumaines, de manque de nourriture, de froid, de saleté, dans l’isolement qui est une des formes de tortures les plus cruelles, tout en subissant les formes classiques de tortures lors d’interrogatoires ultra violents », explique Gabrielle Lefèvre. Le site d’information belge a fait savoir que cette histoire tragique rappelle celles révélées par des Marocains emprisonnés sous le règne du père du souverain actuel, Hassan II, un véritable « tyran » qui faisait subir les pires avanies à tout contestataire de son régime. « Il y avait des travailleurs syndiqués, des communistes critiques du dictateur, comme Mohamed El Baroudi, (en Belgique) et qui a consacré sa vie à la défense des travailleurs migrants, à l’alphabétisation des plus démunis », écrit l’auteure de l’article, relevant que « nombre de ces dissidents racontaient comment leurs familles restées au pays était menacées par le régime marocain ». Le journal belge a en outre évoqué la trahison de la cause palestinienne par le régime du makhzen qui, en 2020, a conclu les accords d’Abraham. « Fort de ces appuis, (l’entité sioniste) massacre les habitants de Ghaza, de Cisjordanie et, à présent, les Libanais sans que la dite +communauté internationale+ n’intervienne », fait observer le site d’information en ligne. Dénonçant ce mutisme de la communauté internationale, l’auteure de l’article a, en outre, signalé que le Maroc se livre à un « chantage migratoire permanent » avec l’Europe aux points de passage de Ceuta et Melilla, et agite également la carte du trafic de drogue pour contraindre les pays de ce continent à soutenir le régime corrompu de Mohammed VI.

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