Ramadhan à Tissemsilt : Traditions et culture

dknews
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Le mois de Ramadan est un mois important pour les musulmans, mais il a également une signification particulière à Tissemsilt. Outre son aspect purement spirituel et religieux, le Ramadhan rime depuis toujours avec la convivialité, la solidarité, les épices aux parfums de terres orientales, et de nouvelles habitudes et comportements sociaux ont émergé ces dernières années.  Dans certaines familles, les traditions d’antan n’ont pas été abandonnées. À l’approche du Ramadan, la maison doit être entièrement repeinte, c’est une façon de souhaiter la bienvenue à Sidna Ramadhan. Pour ces ménages encore attachés à la tradition, le mois béni est l’occasion idéale pour renouveler la vaisselle de cuisine. Chaque année, dans certaines familles, on renouvelle le service de bols de la h’rira et on achète une nouvelle poêle pour préparer les principaux plats du menu ramadhanesque. Les épices orientales jouent également un rôle important pendant le Ramadhan à Tissemsilt. C’est une culture à l’Ouarsenis, particulièrement à Tissemsilt  à un point tel que de nombreuses familles font le déplacement jusqu’à Maghnia pour s’approvisionner en épices et condiments à large utilisation dans les menus ramadhanesques. Depuis toujours, le mois de Ramadhan fait le bonheur des marchands d’épices. Mais le Ramadhan à Tissemsilt est également marqué par de nouveaux comportements sociaux, même s’il n’a jamais perdu sa principale nature de fête religieuse étant l’un des cinq piliers de l’Islam. Certaines activités commerciales qui prenaient congé pendant ce mois, telles que les salons de coiffure pour femmes, travaillent presque au même rythme durant le reste de l’année. Pour assister à des activités artistiques et culturelles, littéraires, programmées spécialement pour le mois ou bien rendre visite à sa famille ou partager un thé avec sa voisine le soir, certaines femmes s’habillent et se coiffent pour la circonstance, d’où le maintien de ces activités opérationnelles pendant le Ramadhan. En somme, le Ramadhan à Tissemsilt  est un mois riche en traditions et en nouveaux comportements. Les familles qui y sont attachées perpétuent les traditions, tandis que de nouvelles habitudes ont vu le jour, impactant même la vie économique de la ville.

Les Algériens et la sacralité du Ramadhan : un mois vénéré aux traditions uniques

Alors que le compte à rebours pour l’arrivée du mois de Ramadhan a commencé, l’Algérie se prépare à accueillir ce mois sacralisé par les musulmans du monde entier. Ramadhan, mois de jeûne, de prières et de charité, occupe une place particulière dans le cœur des Algériens, qui perpétuent des traditions bien ancrées pour l’accueillir dignement. Dès les semaines précédant le Ramadan, les familles algériennes s’activent : elles renouvellent leur vaisselle, nettoient leurs maisons et les embellissent afin de préparer un environnement propice à la spiritualité et à la convivialité de ce mois saint. Ces habitudes révèlent l’attachement profond des Algériens à ce moment spirituel et communautaire.

Un mois respecté par tous, y compris les non-pratiquants

Le respect du Ramadhan en Algérie va au-delà des pratiquants assidus. En effet, même ceux qui, tout au long de l’année, ne suivent pas strictement les préceptes religieux, tiennent à observer ce mois. C’est notamment le cas des consommateurs d’alcool qui, par tradition, cessent de boire quarante jours avant le début du Ramadhan.  Ce phénomène témoigne de la profondeur de la foi en Algérie et de l’attachement aux rituels religieux. Au-delà du jeûne, d’autres pratiques comme l’accomplissement de la prière.

Ramadan, un « hôte précieux » pour les Algériens

Interrogés par DK NEWS, des personnes âgées ont exprimé leur attachement à Ramadan. « Ce mois est un hôte précieux que nous préparons avec soin depuis des générations, même en temps de colonisation ou de difficultés économiques », a confié un vieil homme. Une femme a ajouté : « Nous décorons nos maisons, achetons des vêtements pour la prière, préparons nos cuisines, et nous encourageons nos enfants à jeûner dès leur plus jeune âge. »

Les imams : « Une preuve de sincérité et d’attachement à la foi »

Quatre  imams interrogés à Tissemsilt ont confirmé que cet attachement à Ramadhan est une manifestation du profond respect des Algériens pour l’Islam. « Même ceux qui s’en éloignent parfois tiennent à pratiquer les rites religieux durant ce mois », ont-ils expliqué. Certains malades chroniques, comme les diabétiques ou hypertendus, persistent même à jeûner malgré les recommandations médicales et les dispenses religieuses. « Cela montre combien les Algériens aiment leur foi et les valeurs qu’elle incarne », concluent-ils. Ramadhan, bien plus qu’un simple mois de jeûne, demeure ainsi un événement central de la culture algérienne, transcendant les divergences et réunissant toute une nation autour de ses traditions spirituelles et communautaires.
                                                                                                   ABED  MEGHIT

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