Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé vendredi un appel de fonds de plus de 40 millions de dollars pour aider les personnes déplacés dans ces deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins, alors que les rebelles du M23 poursuivaient leur progression au Nord et Sud-Kivu.
L’appel de 40 millions de dollars permettra de venir en aide à 275.000 personnes déplacées dans les provinces congolaises du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Maniema et du Tanganyika.
Les fonds visent aussi à soutenir un afflux potentiel de 258.000 réfugiés, demandeurs d’asile et rapatriés dans les pays voisins, y compris au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie.
Ces derniers jours, la poursuite des combats dans l’est de la RDC s’est traduite par une détérioration rapide de la situation humanitaire au Burundi voisin, où les équipes du HCR rapportent des arrivées quotidiennes de plus en plus nombreuses à la frontière nord-ouest avec le RDC, que les nouveaux arrivés franchissent souvent au péril de leur vie, en utilisant des embarcations de fortune pour traverser la rivière Rusizi.
Selon l’agence, rien que la journée de mercredi, plus de 9.000 personnes sont arrivées, fuyant ce qu’elles décrivaient comme « une situation de plus en plus désastreuse de l’autre côté de la frontière ».
Depuis le début du mois, plus de 40.000 ressortissants congolais, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivés au Burundi.
« Ce nombre est susceptible d’augmenter à mesure que les hostilités en RDC progressent vers la ville d’Uvira, près du principal point de passage officiel de la frontière avec le Burundi », s’est inquiété vendredi la représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
RDCongo: quelque 42.000 personnes ont fui au Burundi en 2 semaines (ONU)
Les violences dans l’est de la République démocratique du Congo ont poussé quelque 42.000 personnes à trouver refuge au Burundi en deux semaines, a indiqué vendredi l’ONU, qui s’attendait initialement à 58.000 arrivées en trois mois.
Cet afflux de réfugiés congolais face aux avancées des rebelles du mouvement M23 dans la région est inédit depuis 25 ans, avait précisé jeudi le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU.
« Le plan d’urgence prévoyait un maximum de 58.000 personnes » sur trois mois mais rien qu’au cours des deux premières semaines, il y a eu « environ 42.000 personnes demandant l’asile », a déclaré la représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d’un point de presse.
Par ailleurs, environ 15.000 autres personnes ont fui depuis janvier vers d’autres pays voisins, dont plus de 13.000 en Ouganda, selon un communiqué de l’agence onusienne.
La grande majorité des personnes qui ont trouvé refuge au Burundi y sont entrés par des points de passage non officiels, beaucoup traversant la rivière Rusizi.
Après s’être emparés fin janvier dans une offensive éclair de Goma, capitale du Nord-Kivu, les rebelles du mouvement M23 ont pris dimanche le contrôle de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, situé à seulement une cinquantaine de km du Burundi.
Les combats continuent de s’étendre dans le Sud-Kivu, frontalière du Rwanda et du Burundi.
Et notamment vers le Sud-est, se rapprochant de la capitale économique burundaise Bujumbura et poussant de nombreux civils à traverser la frontière.
La cheffe de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco), Bintou Keita, s’est elle aussi inquiétée de l’avancée du M23, qui est désormais « au point de jonction des trois frontières entre la RDC, le Rwanda et le Burundi ».