Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a tiré la sonnette d’alarme mardi face à l’escalade des violations des droits de l’homme au Soudan, avertissant que l’impunité alimente les violations à mesure que les combats s’étendent.
Dans un nouveau rapport, les enquêteurs de l’ONU ont rapporté de multiples attaques contre des civils, des établissements de santé, des marchés et des écoles, ainsi que des exécutions sommaires à motivation ethnique.
« Les attaques continues et délibérées contre des civils et des biens civils, ainsi que les exécutions sommaires, les violences sexuelles et autres violations et abus, soulignent l’échec total des deux parties à respecter les règles et les principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Selon le rapport, plus de 22 mois de combats brutaux entre les forces gouvernementales et les Forces de soutien rapide (FSR) ont laissé plus de 30 millions de personnes à travers le Soudan dans le besoin d’assistance et de protection.
Les combats ont précipité la pire crise de déplacement au monde, avec plus de 12 millions de personnes déplacées de leurs foyers, dont 3,3 millions ont fui de l’autre côté de la frontière.
La sécurité alimentaire et les soins de santé sont également en chute libre : moins d’un quart des établissements de santé du Soudan fonctionnent dans les zones les plus touchées par les combats.
Près de 25 millions de personnes souffrent de niveaux « aigus » de faim.
« Des mesures urgentes doivent être prises par les parties pour mettre un terme à cette situation, demander des comptes aux responsables et accorder réparation aux survivants », a recommandé M.Türk.
Soudan du Sud : l’ONU préoccupée par des affrontements meurtriers dans l’Etat du Haut-Nil
L’ONU a fait part, mardi, de sa vive préoccupation face à des affrontements dans l’Etat du Haut-Nil et dans d’autres régions du Soudan du Sud, ayant entraîné des morts.
Selon la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), des échanges violents ont eu lieu les 14 et 15 février entre les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF) et des « jeunes gens armés » à Nassir, une ville de l’Etat du Haut-Nil, dans le nord-est du pays.
« A cette occasion, des armes lourdes ont été utilisées et auraient fait plusieurs morts et blessés parmi les civils et le personnel armé », selon la mission.
Dans un communiqué de presse, la MINUSS a rapporté qu’une de ses patrouilles avait également été touchée par les combats, dans le cadre d’une visite, et qu’un soldat de la paix avait été blessé.
Selon la Mission, ces dernières semaines, des affrontements ont également eu lieu dans plusieurs régions du pays, notamment en Equatoria-Occidental, dans le sud-est.
En réponse à ces incidents, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Soudan du Sud, Nicholas Haysom, a appelé toutes les parties concernées à « faire preuve de retenue et à rétablir immédiatement le calme ».
« Je condamne également fermement toute violence à l’encontre de nos soldats de la paix et réaffirme que de tels actes constituent une violation du droit international », a-t-il déclaré.
Pour l’ONU, cette nouvelle escalade rappelle l’urgence de l’application de l’accord de paix de 2018, qui prévoit notamment la création de forces armées unifiées.
