Un tribunal péruvien a suspendu lundi le procès pour blanchiment entamé en juillet 2024 contre la leader de la droite et ancienne candidate à la présidentielle Keiko Fujimori, et ordonné au ministère public de reprendre à zéro le processus d’accusation.
« Dérouler un procès avec une accusation défaillante constitue une porte ouverte vers l’arbitraire », a estimé la troisième chambre du tribunal pénal collégial national, qui a relevé, sans plus de détail, un manque d’objectivité du ministère public dans ses accusations.
Le tribunal a basé sa décision sur celle prise par le Tribunal constitutionnel (TC) qui a annulé l’accusation du ministère public contre l’un des 40 coaccusés.
En juillet, le parquet avait requis plus de 30 ans de prison contre la fille de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000) décédé en septembre, accusée d’avoir financé ses campagnes électorales de 2011 et 2016 grâce au système de corruption mis en place dans toute l’Amérique latine par l’entreprise brésilienne de BTP Odebrecht en échange de contrats publics.
Pour ne pas avoir déclaré l’argent d’Odebrecht dans ses comptes de campagne, le parquet a renvoyé la dirigeante de Fuerza Popular, le principal parti de droite, pour blanchiment, crime organisé, obstruction à la justice et fausse déclaration dans une procédure administrative.
Sa défense affirme que les contributions d’entreprises étrangères aux campagnes électorales étaient légales et que donc il ne s’agit pas « de blanchiment d’actifs ».
Le ministère public avait également demandé de priver Mme Fujimori, 49 ans, candidate malheureuse à la présidentielle à trois reprises, d’exercer des fonctions publiques pendant 15 ans, ce qui la mettait hors de course pour la présidentielle de 2026.
Mme Fujimori a toujours clamé son innocence et a déjà purgé 16 mois de détention préventive.