La restauration de l’écosystème du volcan Agua (inactif) au Guatemala, détruit par un incendie entre février et avril derniers, prendrait au moins 10 ans, ont estimé dimanche les spécialistes.
« La meilleure stratégie, en raison de la complexité et de l’importance en termes de biodiversité, est de s’appuyer sur un processus naturel, à moyen et long terme », affirme le Conseil national des espaces protégés (Conap).
Pour les spécialistes en charge, le reboisement des 900 hectares de forêt détruits n’est pas la meilleure solution, car cela pourrait accroître la détérioration de l’écosystème au lieu de contribuer à sa régénération.
« L’idéal est de reproduire autant que possible l’original pour permettre la recolonisation des espèces et la véritable réparation de la biodiversité », ont-ils commenté.
Le Conap a décrit l’existence d’un groupe interinstitutionnel qui s’efforce d’atteindre cet objectif en élaborant un plan.
La première étape a été d’analyser la richesse des espèces documentées, et surveiller plusieurs points afin d’évaluer si la structure forestière se rétablit de manière saine, tout en la comparant avec celles non affectées par les incendies, si elles se sont élargies, ont-ils détaillé.
Par la suite, les acteurs ont indiqué qu’ils mettraient en œuvre, si nécessaire, des actions de restauration assistée.
Malgré ce qui est fait, soulignent-ils, « nous estimons qu’il faudra au moins une décennie en raison des impacts d’autres phénomènes tels que la chasse et l’extraction illégale de plantes, le changement d’utilisation des terres (déforestation) et l’accumulation de déchets ».
Pour cette raison, le Conap a appelé à prévenir de nouveaux incendies et à mettre fin aux menaces qui affectent la zone.
Les pompiers du département de Sacatepéquez ont signalé le 21 février un incendie sur les pentes du volcan Agua qui est resté actif pendant 52 jours et pour lequel les autorités ont demandé l’aide internationale.
Après avoir été contrôlé, le décompte des dégâts a montré la perte de récoltes pour au moins 78 agriculteurs, ainsi que plus d’une vingtaine d’animaux touchés par l’incendie, dont des quetzals, des pumas, des léopards, des agoutis et des fourmiliers.
