L’un des principaux partis d’opposition au Togo, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a annoncé qu’il allait boycotter les élections sénatoriales fixées au 2 février, l’une des dernières étapes de la mise en place de la nouvelle Constitution. « L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) exprime son rejet ferme et délibéré des élections sénatoriales annoncées par le gouvernement », a indiqué l’ANC, dans un communiqué diffusé samedi.
« Les dernières élections législatives et régionales ont été entachées de fraudes massives et d’irrégularités graves. En l’absence de garanties de transparence, d’indépendance et d’équité, il est évident que les élections sénatoriales annoncées ne pourront être qu’une nouvelle mascarade », a ajouté l’ANC.
La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition togolais et d’organisations de la société civile) avait également annoncé jeudi son intention de boycotter les sénatoriales. « DMP considère que ces élections sénatoriales s’inscrivent dans la continuité d’un processus de coup d’Etat constitutionnel en cours », a indiqué la DMP.
Au Togo, le Sénat a été institué par la révision constitutionnelle de 2002 mais n’a jamais été mis en place jusque-là. Le Sénat sera composé de 61 membres au total. 41 des sénateurs seront élus par « les représentants des collectivités territoriales » et 20 autres seront désignés par le président du Conseil, selon une ordonnance publiée dans le journal officiel le 3 décembre.
Selon la nouvelle constitution togolaise adoptée par les députés en avril, la fonction de président de la République sera désormais purement honorifique et l’exercice effectif du pouvoir sera assuré par un président du Conseil qui doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.