Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a reçu en audience dimanche à Alger, le vice-président de la Banque mondiale (BM) en charge de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA), Osmane Dione, avec lequel il a évoqué les moyens de renforcement de la coopération bilatérale, a indiqué un communiqué de ministère.
Cette rencontre a constitué une occasion pour « échanger sur les tendances économiques mondiales et leurs impacts sur la région MENA et des principales recommandations pour renforcer davantage la résilience des économies », selon le communiqué.
Elle a aussi permis de « faire le point sur le niveau actuel de la coopération liant notre pays et la BM ainsi que sur les actions en perspectives, pouvant être engagé à moyen terme », ajoute la même source.
Dans ce cadre, M. Faid a exprimé sa satisfaction quant à la pertinence des actions de coopération en cours avec la BM, notamment en matière de renforcement des capacités et d’appui à la diversification économique du pays.
Il a également mis l’accent « sur la volonté de notre pays de consolider les performances économiques positives réalisées dans un contexte mondial compliqué, en mettant en place un cadre prospectif à moyen et long terme, qui prend en compte d’un côté la stratégie et les priorités nationales en matière de développement socio-économique et d’un autre côté, les défis liés aux incertitudes du système économique et financier mondial ».
Sur un autre plan, les deux parties se sont entendues sur l’importance d’œuvrer pour une visibilité des efforts et des réalisations socio-économiques de l’Algérie à l’international.
Sur ce sujet, M. Dione a affirmé que « l’Algérie pourrait s’illustrer comme un leader dans la région MENA sur plusieurs domaines », tout en soulignant le potentiel dont elle dispose en tant « qu’acteur important, grâce à sa position géographique, sa connectivité régionale, sa capacité de devenir un hub logistique, sa stabilité géopolitique, ses ressources naturelles, ses conditions climatiques variées, et son accès aux marchés limitrophes ». Il a, dans ce cadre, félicité l’Algérie pour les performances qui sont en train d’être enregistrées, se concrétisant par une reprise économique « vigoureuse et durable ».
Cette tendance doit être, selon M. Dione, consolidée par l’intensification des efforts de diversification en se focalisant sur des secteurs niches à l’instar de l’agriculture et le tourisme, tout en continuant à offrir un environnement des affaires favorable aux IDE et porté par la numérisation et l’innovation ainsi qu’à poursuivre l’investissement dans le capital humain afin d’élargir encore plus la marge de développement du secteur privé et d’améliorer par ricoché la compétitivité et la qualité des services offerts aux entreprises. S’agissant des relations de coopération liant l’Algérie à la Banque mondiale, M. Dione a pris acte des besoins exprimés par le ministre des Finances en faveur d’une collaboration renforcée, tout en marquant la disponibilité de son institution à élargir et approfondir son partenariat avec l’Algérie, en mettant à profit son large éventail d’instruments d’appuis techniques et de conseils..
A noter que la visite de M. Dione en Algérie est la deuxième depuis sa désignation au poste de vice-président de la BM en avril dernier.
Pendant cette visite, M. Dione aura à rencontrer d’autres membres du gouvernement ainsi que des responsables d’institutions nationales.
Ces réunions ont pour objectif « d’échanger sur les éventuels besoins sectoriels en matière de développement socio-économique, ainsi que sur les pistes potentielles de coopération future », explique le communiqué.
M. Dione a également participé à la 3ème édition de la Conférence Africaine des Start-up, tenue du 5 au 7 décembre courant.
L’Algérie est en mesure de réaliser une croissance économique plus soutenue dans un avenir proche (vice-président de la BM)
Le vice-président de la Banque mondiale (BM) en charge de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Osmane Dione a affirmé, dimanche à Alger, que l’économie algérienne est en mesure de réaliser une croissance économique plus soutenue dans un avenir proche, notant l’évolution qualitative du partenariat entre l’Algérie et l’institution financière internationale.
M. Dione a indiqué, lors de sa rencontre avec le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Brahim Boughali, en présence de la délégation l’accompagnant, que « l’Algérie peut faire plus en matière de croissance de son PIB, et de manière plus accélérée », mettant en avant le taux de croissance enregistré par le pays ces dernières années, estimé à 4% par an, avec un retour au rythme de croissance d’avant la crise sanitaire du Covid-19 en peu de temps.
Le représentant de la BM a précisé, à ce propos, qu’il s’agissait de « bons résultats obtenus grâce aux efforts des autorités algériennes, à leur tête le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », saluant « la trajectoire économique positive du pays ».
M. Dione considère que les performances réalisées par l’économie algérienne ces dernières années la rapprochent de celles accomplies par certaines économies émergentes à travers le monde, « un objectif qui reste à la portée de l’économie algérienne et de ses institutions ».
Il a également souligné que l’Algérie était capable de « réaliser les mêmes performances économiques que beaucoup de pays émergents, comme le Vietnam », soulignant d’autre part que le partenariat entre l’Algérie et la BM, « actuellement fructueux et solide, est appelé à se renforcer davantage ».
Dione a rappelé le rôle de l’institution financière dans la lutte contre la pauvreté à travers le monde, à travers son financement de projets de développement couvrant divers secteurs, afin d’atteindre l’objectif de prospérité partagée entre les nations.
Le même responsable a indiqué que la BM a récemment reçu des engagements d’un montant de 100 milliards de dollars, via le service d’octroi de prêts à faible taux d’intérêt, en soutien aux pays à faible revenu, et ce, dans les trois années à venir.
La Banque encourage l’économie algérienne à soutenir le secteur privé national et les investissements directs étrangers (IDE), afin de réduire les dépenses de l’Etat, tout en renforçant les entreprises nationales et en les accompagnant pour obtenir de plus grandes parts sur les marchés étrangers, a-t-il dit.
Le marché africain, a-t-il ajouté, est un « marché important et prometteur » pour les produits algériens appelant à saisir les opportunités de coopération avec la BM, notamment en ce qui concerne les programmes d’échange technique et de formation.
La BM est « prête à renforcer le partenariat avec l’Algérie », en vue de parvenir à des résultats concrets, à même d' »accélérer la dynamique positive dans laquelle l’Algérie s’est engagée », a-t-il soutenu.
De son côté, M. Boughali a mis en avant les progrès réalisés par l’économie algérienne au cours des dernières années, notamment à travers les réformes opérées dans plusieurs secteurs, tels que les finances, l’investissement et la numérisation, ce qui se reflète dans la croissance qui ne cesse de progresser en dépit de la conjoncture internationale difficile et peu favorable.
Ces réalisations ont été mises en évidence dans les rapports de la BM, qui a salué le taux de croissance (4%), et l’augmentation des revenus des Algériens, ce qui a permis à l’Algérie de passer à la catégorie des pays à revenu moyen, a-t-il précisé. Evoquant la contribution du Parlement algérien et de la diplomatie parlementaire aux réformes économiques en cours, M. Boughali a souligné que l’APN aspire à développer la coopération avec la BM en matière de formation des parlementaires et des cadres de l’Assemblée. Il a, en outre salué « le soutien de la BM à l’Algérie pour faire face aux changements climatiques, notamment à travers son partenariat avec la Délégation nationale aux risques majeurs (DNRM) pour diagnostiquer ces risques et s’y préparer », appelant à développer le partenariat avec cette institution financière mondiale dans le domaine de la gestion des ressources en eau et du dessalement d’eau de mer. A noter que le dernier rapport de la BM sur le suivi de la situation économique en Algérie, pour l’automne 2024, a mis en avant « la solide performance économique du pays », avec une croissance économique de 3,9% au premier semestre 2024. Cette croissance diversifiée a été soutenue par un secteur agricole résilient, selon le rapport de la BM qui précise que le pays a connu « une amélioration notable de la stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4.3% durant les neuf premiers mois de 2024 ».